Matthias Deau, ténor

Damien Rivière, ténor

Matthieu Walendzik, baryton

Jordann Moreau, baryton

Sylvain Dieudonné, vièle médiévale à archet et direction

Fondé en 2020 sous l’impulsion d’un groupe de chanteurs de la Maîtrise Notre-Dame de Paris ayant bénéficié de l’enseignement de Sylvain Dieudonné, l’Ensemble Pérotin le Grand se consacre à la redécouverte et à la promotion du patrimoine musical de la cathédrale Notre-Dame de Paris, du Moyen Âge à nos jours. Sous la direction de Sylvain Dieudonné, l’ensemble a pour vocation de porter ce patrimoine hors les murs. Avec une prédilection pour le chant grégorien et le répertoire de l’École de Notre-Dame (XII^e-XIII^e siècles), Pérotin le Grand interprète également les autres formes de la musique du Moyen Âge, sacrées et profanes. Il explore en particulier toutes les musiques qui, au cours du temps, ont gardé un lien avec le chant grégorien, et il valorise la création contemporaine. À géométrie variable, l’Ensemble Pérotin le Grand se produit a cappella ou accompagné d’instruments spécialisés. En 2023, il a enregistré son premier CD Les Riches Heures de Notre-Dame de Paris, grande fresque relatant cinq siècles d’histoire de la musique à Notre-Dame. Il a également participé à un projet scientifique de restitution des différentes acoustiques de Notre-Dame au cours des siècles, l’Archéo Concert.

Titulaire de nombreux prix au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Sylvain Dieudonné s’est spécialisé dans l’étude du chant grégorien et des musiques médiévales. Une grande partie de ses travaux de recherche est consacrée à l’étude et à la restitution du patrimoine musical de Notre-Dame de Paris. Ses activités de chef de chœur et de pédagogue à la Maîtrise de la cathédrale (1994-2019) lui ont permis de créer des partenariats avec de nombreux artistes et ensembles spécialisés. Il répond aujourd’hui à des demandes de master classes, de conférences ou de stages. Directeur artistique de l’Ensemble Pérotin le Grand, il est également intervenant à l’Institut supérieur de liturgie (Institut catholique de Paris) et professeur de chant grégorien au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.

L’ArchéoConcert – À l’écoute du passé de Notre-Dame

Musique à Notre-Dame en l’an 1200 

Ce programme est construit autour du répons Stirps Jesse, composé par Fulbert de Chartres (960-1028). Nous entendrons ce répons sous sa forme polyphonique (organum), tel qu’il était chanté lors des premières vêpres de la fête de l’Assomption à Notre-Dame de Paris dès la fin du XII^e siècle. Il développe l’idée de l’apparition du Christ, né de la Vierge Marie au terme de l’Arbre de Jessé. Il est une illustration poétique et musicale du thème iconographique de l’Arbre de Jessé, d’ailleurs magnifiquement illustré à Chartres : la souche de Jessé a engendré une tige, la tige une fleur, et sur cette fleur repose maintenant l’Esprit Saint. Le verset nous donne la clé de lecture de ce texte inspiré du prophète Isaïe (11, 1-2) : la tige est la Vierge mère de Dieu, la fleur est son Fils. Une abondante poésie est issue de ce thème au Moyen Âge. De nombreux motets ont été écrits sur le mélisme contenant les mots « Flos Filius eius » (« et la fleur est son Fils »), offrant une abondante glose poétique. Nous les entendrons en alternance avec les riches antiennes, non moins poétiques, des premières vêpres de l’Assomption, selon les usages parisiens du Moyen Âge. Ce même mélisme a été repris sur les mots « Benedicamus Domino » qui clôturent l’office des vêpres et, par ce biais, est à l’origine de nombreux organum de l’École de Notre-Dame. Nous en entendrons un exemplaire. La thématique de l’Arbre de Jessé a également inspiré d’autres formes musicales comme le conduit (composition poétique dont la mise en musique ne fait pas référence au plain-chant) ou la chanson (en langue d’oïl) qui prennent également place dans notre programme. À travers cette thématique, nous entendrons donc un riche éventail de la musique sacrée qui a résonné à Notre-Dame de Paris à l’époque de son édification.